« Oui, Madame la Présidente, chers collègues,
nous voterons l'essentiel des rapports à l'exception du 937. Nous restons effectivement, sur ce rapport, sur notre opposition au principe des 25 % de financement des missions locales avec des objectifs de résultats. D’autant que vous avez déjà augmenté de 3 % ces objectifs l'an dernier et que vous nous proposez une augmentation de 5 % cette année. Pourquoi ? Quelles données objectives de la situation des jeunes et de l'emploi justifient ces augmentations ?
Je rappelle en quelques mots les 3 critères sous objectifs. Le premier, le nombre de mises en œuvre de pass. À la limite, pourquoi pas. Le second, un nombre d'entrées en formation effectives, alors qu'avant c'était le nombre de prescriptions qui était retenu. Pour nous, ce critère pose plusieurs problèmes.
Tout d'abord, parce que l'entrée en formation effective ne dépend pas de la mission locale. Et ensuite, parce qu'avec la fin du plan de relance, c'est 40 % de formation en moins. Même si nous savons qu'une des problématiques majeures actuelles de la formation continue est le manque de candidats aux formations, il ne nous semble ni opportun ni efficace d'en pénaliser les missions locales. Le troisième objectif que vous mentionnez, c'est l'objectif chiffré d'entrée en emploi. Impossible à atteindre et qui dépend, bien évidemment, de la conjoncture. Les chiffres du chômage stagnent. On nous annonce même une remontée. De plus en plus de jeunes souffrent de manque de confiance en l'avenir et de difficultés à se projeter. Ils constituent une génération qui est en situation de souffrance psychologique avec des taux de mal-être qui sont relevés ici ou là dans de nombreuses études.
Actuellement, les jeunes sont 3 fois plus susceptibles que les adultes d'être au chômage. L'accompagnement des jeunes vers l'emploi et la formation est donc difficile et demande des objectifs de moyens et non des objectifs de résultats. Nous n'inventons rien. Les élus de notre groupe sont investis dans des missions locales de leur territoire. Ils échangent avec des élus, avec les salariés et les usagers, en dialogue. Et c'est un peu là ou je dirais, c'est le sentiment que ce dialogue aujourd'hui il manque, Madame la Présidente, dans la majorité.
C'est dommage car les missions locales ont fait leurs preuves et lorsqu'on affiche la jeunesse comme priorité, on ne peut pas baisser les financements de ces associations avec des objectifs que nous considérons comme des objectifs inatteignables. Nous vous demandons donc, comme nous l'avons déjà fait par le passé, de revenir sur ces objectifs.
Maintenant, s'agissant de l'amendement présenté par le Rassemblement National, cet amendement, en le lisant, il y a effectivement de quoi s'inquiéter ou se questionner. Pourquoi ? D'abord parce que je rappelle que les jeunes accompagnés par les missions locales et reconnus travailleurs handicapés peuvent être accompagnés par les missions locales jusqu'à 29 ans. Je rappelle également que le Contrat d'engagement jeune est un accompagnement de 6 à 12 mois, qui peut être prolongé jusqu'à 18 mois à titre exceptionnel. Je rappelle enfin que le CEJ est ouvert aux jeunes de moins de 26 ans et jusque 30 ans pour les personnes en situation de handicap. Je rappelle enfin que le Contrat d'engagement jeune dépend de l'État. C'est donc l'État qui en fixe les règles. En conclusion, nous voterons contre le rapport qui est proposé et nous ne participerons pas au vote sur l'amendement présenté par le Rassemblement National.
Je vous remercie.»