Séance Plénière du 15 et 16 décembre 2022
Budget primitif 2023 : environnement
intervention de Peggy MAZZERO

Monsieur le Président, mes chers collègues,

 

Aujourd’hui, nous devons nous prononcer sur le budget de la Région et notamment sur la politique environnementale qui en découle et sur ces questions, nous devons être exemplaire. Or, pour nous, la présentation des orientations qui en est faite est quelque peu incomplète. En effet, pour notre groupe, se prononcer sur ce budget parait difficile sans des éléments comparatifs. Comment peut-on mener une politique efficace sans indicateur permettant de juger de l’impact de nos choix politiques ?

 

En effet, on ne peut se prononcer sur ces orientations sans connaître la véritable situation à l’instant T servant de référence. Si je prends l’exemple de la biodiversité, il n’est nullement précisé ce que l’on attend comme évolution ou comme impact, aucun élément permettant de savoir s’il y a pu avoir des améliorations concernant la faune ou la flore.

 

Ensuite, vous annoncez que la Région va permettre la poursuite du classement ou l’extension de réserves naturelles régionales pour s’inscrire dans la trajectoire des 10 nouvelles réserves en Grand Est, mais qu’en est-il des moyens nécessaires ? Car sans moyen humain, ni ingénierie
supplémentaire derrière, l’intérêt de ce classement pose question. De plus, si on veut vraiment s’engager pour soutenir la biodiversité se pose alors la question de l’interconnexion de ces espaces protégés entre eux, essentiels pour mener à bien une politique environnementale cohérente de reconquête de la biodiversité.

Cela m’amène au sujet du transfert de compétences de la gestion des sites Natura 2000. Malgré la volonté dont vous semblez faire preuve pour porter cette politique, on ne peut que constater là encore, le manque de moyens humains dans ce transfert de compétences et l’on peut se demander si les moyens financiers seront suffisants. L’État avait une approche ouverte sur Natura 2000 n’hésitant pas à allouer des crédits initialement fléchés vers d’autres actions, notamment concernant les zones humides. Cela était possible car les instructeurs disposent également de compétences techniques et de marge de manœuvre : qu’en sera-t-il maintenant et pour l’avenir ?
Et ce compte tenu des profils qui sont recherchés par la Région, les instructeurs auront, semble-t-il, plutôt un lien administratif. Cela risque de complexifier la mobilisation de crédits pour des actions hors Natura, comme réalisée jusqu’à présent. Notre groupe s’interroge donc sur la façon dont cette prise de compétences par la Région va impacter les sites Natura 2000 et leurs actions.

 

Alors, vous l’avez dit Monsieur LEROY, nous avons tous dans cette Assemblée, ou quasi-tous, conscience de l’importance de la priorité qui doit être donnée à nos politiques vers le développement durable et la protection de notre environnement. Ce sont les moyens sur lesquels nous aurons une différence : nous les voulons plus forts, plus rapides et plus cohérents.

 

Merci.